Rive droite de la Loire à Vouvray, en aval de la Frilière
Le 23 septembre précédant la sortie, les lieux où la flore est habituellement la plus intéressante sont repérés. La Loire, déjà haute, ne permet plus d’observer la végétation du lit mineur et des boires ainsi que les groupements pionniers des dépressions sablo-vaseuses du lit apparent...
Deux jours après, c’est avec grand plaisir que nous nous retrouvons à quinze pour la première sortie automnale. Le ciel très menaçant à l’ouest nous incite à laisser les voitures sur la digue pour herboriser au plus tôt...
A nos pieds, nous pouvons observer une sous espèce de Luzerne (Medicago sativa subsp. falcata),
dont les fleurs jaune vif éclairent souvent les levées de la Loire à cette période de l’année. L’hybride (Medicago sativa subsp. media), aux nuances très variées allant du jaune pâle au violet, est également présent. Son autre parent (Medicago sativa subsp. sativa), cultivé et couramment utilisé pour verdir les abords routiers remaniés est absent.
Nous empruntons le chemin en contrebas de la voie ferrée le long duquel les invasives sont nombreuses : Ailante (Ailanthus altissima), espèce drageonnante, Est-asiatique, aux longues feuilles composées dont les folioles sont munies de glandes malodorantes à leur base ; Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), tout aussi drageonnant, Nord-américain ; Erable négundo (Acer negundo), de même origine, dioïque (tous les autres érables de France sont monoïques ou polygames). En poursuivant, nous rencontrons la Renouée des haies (Fallopia dumetorum), une thérophyte volubile qui peut atteindre deux mètres de hauteur et dont les tépales fructifères sont ailés (contrairement à ceux de la proche Renouée liseron). Puis le Houblon (Humulus lupulus), hémicryptophyte lianescente, nous présente ses cônes femelles dont les akènes sont munis de petites glandes jaunes dont le principe amer est utilisé pour aromatiser la bière.
Surprise en arrivant en bordure de Loire, le bras récemment franchissable qui permettait d’accéder aux bancs de sable mobile du lit apparent est noyé sous quarante centimètres d’eau. De plus, la pluie battante s’intensifie et nous trouvons refuge sous le pont SNCF en attendant la recherche des parapluies oubliés. Sans grande conviction, nous poursuivons au pas de charge sur les francs bords. Très vite, nous passons sur la Chondrille (Chondrilla juncea), l’Alysson blanc (Berteroa incana) qui a été introduit en France à partir du foin lors du conflit franco-prussien de 1870, le Grand tordyle (Tordylium maximum), l’Aster lancéolé (Symphyotricum lanceolatum) taxon récemment actualisé, Nord-américain, envahissant, l’Agripaume faux-marrube (Chaiturus marrubiastrum) protégé régionalement, la Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris) desséchée et protégée nationalement mais très abondante ici, la Cuscute champêtre (Cuscuta campestris) peu différentiable de C. scandens (= C. australis) identifiée grâce à un échantillon prélevé (temps peu propice à la consultation des flores sur place), les deux sous espèces de Lampourde (Xanthium orientale subsp. italicum et orientale) et quelques autres espèces communes sur lesquelles nous ne nous sommes pas attardés..
Les participants bien trempés et transis attendent avec impatience la « fin de la partie » et s’égrainent pour regagner au plus vite leur véhicule. François Botté, accompagné de son épouse, nous attendait pour un petit coucou mais nous n’avons malheureusement pas réussi à échanger longuement avec lui tellement il pleuvait.
Espérons qu’une fenêtre météo sera plus favorable la prochaine fois...
Dominique Tessier.
L’Association de Botanique et de Mycologie de Sainte-Maure-de-Touraine a pour objectif de développer la connaissance des plantes et des champignons. Des sorties sont organisées régulièrement pour découvrir, observer et identifier cette nature qui nous entoure.